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Produktdetails

Verlag
Booklassic
Erschienen
2015
Sprache
Francais
Seiten
88
Infos
88 Seiten
ISBN
978-963-525-603-7

Kurztext / Annotation

On sent en soi-meme un plaisir secret lorsqu'on parle de cet empereur ; on ne peut lire sa vie sans une espece d'attendrissement ; tel est l'effet qu'elle produit qu'on a meilleure opinion de soi-meme, parce qu'on a meilleure opinion des hommes.

Montesquieu.

Textauszug

Livre II

I. - Dès l'aurore, dis-toi par avance : " Je rencontrerai un indiscret, un ingrat, un insolent, un fourbe, un envieux, un insociable. Tous ces défauts sont arrivés à ces hommes par leur ignorance des biens et des maux. Pour moi, ayant jugé que la nature du bien est le beau, que celle du mal est le laid, et que la nature du coupable lui-même est d'être mon parent, non par la communauté du sang ou d'une même semence, mais par celle de l'intelligence et d'une même parcelle de la divinité, je ne puis éprouver du dommage de la part d'aucun d'eux, car aucun d'eux ne peut me couvrir de laideur. Je ne puis pas non plus m'irriter contre un parent, ni le prendre en haine, car nous sommes nés pour coopérer, comme les pieds, les mains, les paupières, les deux rangées de dents, celle d'en haut et celle d'en bas. Se comporter en adversaires les uns des autres est donc contre nature, et c'est agir en adversaire que de témoigner de l'animosité et de l'aversion. "

II. - Tout ce que je suis, c'est une chair, avec un souffle et un principe directeur. Renonce aux livres ; ne te laisse pas absorber : ce ne t'est point permis. Mais, comme un homme déjà en passe de mourir, méprise la chair : sang et poussière, petits os, tissu léger de nerfs et entrelacement de veines et d'artères. Examine aussi ce qu'est le souffle : du vent qui n'est pas toujours le même car à tout moment tu le rends pour en avaler d'autre. Il te reste, en troisième lieu, le principe directeur. Pense à ceci : tu es vieux ; ne permets plus qu'il soit esclave, qu'il soit encore comme tiré par les fils d'une égoïste impulsion, ni qu'il s'aigrisse contre son sort actuel, ou bien qu'il appréhende celui qui doit Venir.

III. -Les oeuvres des Dieux sont pleines de providence ; celles de la Fortune ne se font pas sans la nature ou sans être filées et tissées avec les événements que dirige la Providence. Tout découle de là. De plus, tout ce qui arrive est nécessaire et utile au monde universel, dont tu fais partie. Aussi, pour toute partie de la nature, le bien est-il ce que comporte la nature universelle et ce qui est propre à sa conservation. Or, ce qui conserve le monde, ce sont les transformations des éléments, aussi bien que celles de leurs combinaisons. Que cela te suffise et te serve de principes. Quant à ta soif de livres, rejette-la, afin de ne pas mourir en murmurant, mais véritablement apaisé et le coeur plein de gratitude envers les Dieux.

IV. - Rappelle-toi depuis combien de temps tu remets à plus tard et combien de fois, ayant reçu des Dieux des occasions de t'acquitter, tu ne les as pas mises à profit. Mais il faut enfin, dès maintenant, que tu sentes de quel monde tu fais partie, et de quel être, régisseur du monde, tu es une émanation, et qu'un temps limité te circonscrit. Si tu n'en profites pas, pour accéder à la sérénité, ce moment passera ; tu passeras aussi, et jamais plus il ne reviendra.

V. - A tout moment, songe avec gravité, en Romain et en mâle, à faire ce que tu as en mains, avec une stricte et simple dignité, avec amour, indépendance et justice, et à donner congé à toutes les autres pensées. Tu le leur donneras, si tu accomplis chaque action comme étant la dernière de ta vie, la tenant à l'écart de toute irréflexion, de toute aversion passionnée qui t'arracherait à l'empire de la raison, de toute feinte, de tout égoïsme et de tout ressentiment à l'égard du destin. Tu vois combien sont peu nombreux les préceptes dont il faut se rendre maître pour pouvoir vivre d'une vie paisible et passée dans la crainte des Dieux, car les Dieux ne réclameront rien de plus à qui les observe.

VI. - Injurie-toi, injurie-toi, ô mon âme ! Tu n'auras plus l'occasion de t'honorer toi-même. Brève, en effet, est la vie pour chacun. La tienne est presque achevée

Beschreibung für Leser

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Über den AutorIn

Marc Aurel, geboren 121 n. Chr. in Rom. Ab 161 n. Chr. war er Kaiser des Römischen Reiches, das er in unaufhörlichen Kriegen vor dem Zusammenbruch bewahren mußte. Seine Selbstbetrachtungen sind deutlich von der Philosophie der Stoa beeinflußt. Er starb 180 n. Chr. im Feldlager in Vindobona bei Wien.