0 0,00*
La Dégringolade, Tome 1Overlay E-Book Reader
Émile Gaboriau

La Dégringolade, Tome 1

EPUB sofort downloaden
Downloads sind nur in Italien möglich!


Produktdetails

Verlag
Booklassic
Erschienen
2015
Sprache
Francais
Seiten
158
Infos
158 Seiten
ISBN
978-963-525-800-0

Kurztext / Annotation

Raymond Delorge, trouvé moribond boulevard Clichy, nous fait le récit de ses aventures. Le pere de Raymond, un général, a été tué alors qu'il connaissait les détails d'un coup d'État auquel il ne voulait pas participer. Plusieurs années plus tard, Raymond est devenu ingénieur et s'est épris de Simone de Maillefert, fille de la duchesse de Maillefert. Mais madame la duchesse lui préfere le comte de Combelaine comme gendre. Ce dernier est un imposteur... Complots, amours contrariés, vengeances, tous les ingrédients du genre se trouvent réunis dans cette saga en trois tomes.

Textauszug

II

Le soir, lorsqu'on arrive au haut de la rue Fontaine-Saint-Georges, on voit briller en face de soi, de l'autre côté du boulevard extérieur, au-dessus d'une porte immense, une guirlande de becs de gaz.

C'est l'illumination du bal de la Reine-Blanche .

À droite, se trouve un café-débit de vins divisé en quantité de salons de société par des cloisons de planches légères, découpées à la mécanique.

À gauche, en contrebas, est une échoppe de pâtissier, où les ouvrières des environs viennent acheter des friandises qui font frémir, des tartes aux fruits et des choux à la crème.

Ce n'est pas l'élite des salons de Paris qui danse à la Reine-Blanche , bien qu'une " mise décente " y soit de rigueur.

Les soirs de bal, c'est-à-dire le dimanche, le lundi et le jeudi, on rencontre aux environs nombre de messieurs à casquette de toile cirée et à cheveux collés aux tempes qui n'ont rien de rassurant.

Or, il y avait " fête à la Reine " comme disent les habitués, le soir où Raymond Delorge et le docteur Legris s'y présentèrent.

Deux immenses pancartes collées le long des montants de la porte annonçaient, en l'honneur du dimanche gras, un grand bal paré et masqué avec surprises et divertissements variés, tels que quadrille infernal, tombola et galop final éclairé aux flammes de Bengale.

- Allons, il faut entrer, dit le docteur à Raymond.

Ils entrèrent. Ils suivirent une assez longue avenue boueuse, plantée de chaque côté d'arbustes rabougris. Ils traversèrent un vestibule où sont établis le contrôle et le vestiaire. Et enfin, poussés par la foule, ils arrivèrent à la salle de bal.

C'est quelque chose comme une vaste grange, fort étroite, très longue, avec un plafond excessivement bas, décoré de barbouillages surprenants. Au fond, se trouve une sorte d'estrade, élevée de trois marches, où boivent les gens sérieux.

Le parquet, c'est-à-dire l'espace réservé aux danseurs, est protégé par une balustrade, et tout autour, des tables sont rangées, à travers lesquelles circulent péniblement les simples curieux.

La fête atteignait son apogée, quand entrèrent les deux jeunes gens.

Aux sons enragés des pistons et des trombones, deux cents danseurs, hommes et femmes, rouges, haletants, échevelés, se mêlaient, se démenaient et se disloquaient, en proie à une sorte d'épilepsie furieuse.

Et assis à toutes les tables, pressés, entassés, trois cents consommateurs des deux sexes buvaient de la bière à pleine chopes, et tarissaient, d'une soif inextinguible, d'immenses saladiers de vin.

La chaleur était intolérable, le gaz brûlait les yeux, mille senteurs âcres et nauséabondes saisissaient à la gorge. Et du parquet, incessamment battu en mesure, montaient des flots de poussière qui se résolvaient en pluie, après avoir plané comme un nuage au-dessus de la cohue.

En dépit de l'affiche qui promettait un bal paré et masqué, on n'apercevait que de rares costumes ! Des oripeaux sans nom, des haillons immondes, passés, tachés, souillés, qui, depuis des années, de carnaval en carnaval, traînaient sur l'échine des ivrognes, et s'éraillaient aux tables boiteuses des cabarets de barrière...

Non sans peine, le docteur et Raymond trouvèrent, sur l'estrade, à un endroit d'où ils dominaient tout le bal, une table libre et bien en vue.

Et ils étaient à peine assis qu'un garçon s'approcha, demandant ce qu'il fallait servir à ces messieurs.

- Donnez-nous de la bière, commanda le docteur.

Grâce à sa robuste carrure, au ton surtout dont il criait : " Gare aux taches ! " ce garçon glissait comme une anguille à travers cette cohue.

Il ne tarda pas à reparaître, portant une bouteille et deux verres ; mais avant de verser :

- C'est vingt sous, dit-il, et d'avance.

Le docteur Legris paya s

Beschreibung für Leser

Unterstützte Lesegerätegruppen: PC/MAC/eReader/Tablet