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Produktdetails

Verlag
Booklassic
Erschienen
2015
Sprache
Francais
Seiten
271
Infos
271 Seiten
ISBN
978-963-527-380-5

Kurztext / Annotation

L'Unique et sa propriété a été écrit en 1845 par Max Stirner. Ce livre est l'un des romans les plus populaires de Max Stirner et a été traduit dans plusieurs autres langues à travers le monde.


Ce livre est publié par Booklassic qui rapproche les jeunes lecteurs de la littérature classique à l'échelle mondiale.

Textauszug

1. Les anciens

Puisque l'usage a imposé à nos aïeux d'avant le Christ le nom d'« Anciens », nous ne soutiendrons pas que comparés à nous, gens d'expérience, ils seraient à plus juste titre appelés des enfants * ; nous préférons incliner devant eux comme devant de vieux parents. Mais comment donc purent-ils finir par vieillir, et quel est celui dont la prétendue nouveauté parvint à les supplanter?

Nous le connaissons, le novateur révolutionnaire, l'héritier impie qui profana de ses propres mains le sabbat de ses pères pour sanctifier son dimanche, et qui interrompit le cours du temps pour faire dater de lui une ère nouvelle : nous le connaissons, et nous savons que ce fut le - Chrétien, Mais reste-t-il lui-même éternellement jeune, est-il encore aujourd'hui le « Moderne », ou son tour est-il venu de vieillir, lui qui fit vieillir les « Anciens »?

Ce furent les Anciens eux-mêmes qui enfantèrent l'homme moderne qui devait les supplanter; examinons cette genèse.

« Pour les Anciens, dit Feuerbach, le monde était une vérité. » Mais il néglige d'ajouter, ce qui est important, « une vérité derrière la fausseté de laquelle ils cherchaient et finalement parvinrent à pénétrer ». On reconnaît bientôt ce qu'il faut penser de ces mots de Feuerbach, quand on en rapproche la parole chrétienne : « ce monde vain et périssable ».

Jamais le Chrétien n'a pu se convaincre de la vanité de la parole divine; il croit à son éternelle et inébranlable véracité, dont les plus profondes méditations ne peuvent que rendre le triomphe plus éclatant; les Anciens, par contre, étaient pénétrés de ce sentiment que le monde et les lois du monde (les liens du sang, par exemple) étaient la vérité, vérité devant laquelle devait s'incliner leur impuissance. C'est précisément ce que les Anciens avaient estimé du plus haut prix que les Chrétiens rejetèrent comme sans valeur; c'est ce que les uns avaient proclamé vrai que les autres flétrirent, comme un mensonge : l'idée tant exaltée de patrie perd son importance, et le Chrétien ne doit plus se regarder que comme « un étranger sur la terre »; l'ensevelissement des morts, ce devoir sacré qui inspira un chef-d'oeuvre, l'Antigone de Sophocle, ne paraît plus qu'une misère (« Laissez les morts enterrer leurs morts »); l'indissolubilité des liens de famille devient un préjugé dont on ne saurait assez tôt se défaire , et ainsi de suite.

Nous voyons donc que ce que les Anciens tinrent pour la vérité était le contraire même de ce qui passa pour la vérité aux yeux des modernes; les uns crurent au naturel, les autres au spirituel; les uns aux choses et aux lois de la terre, les autres à celles du ciel (la patrie céleste, « la Jérusalem de là-haut », etc.). Étant donné que la pensée moderne ne fut que l'aboutissement et le produit de la pensée antique, reste à examiner comment était possible une telle métamorphose.

Ce furent les Anciens eux-mêmes qui finirent par faire de leur vérité un mensonge.

Remontons aux plus belles années de l'Antiquité, au siècle de Périclès : c'est alors que commença la sophistique, et que la Grèce fit un jouet de ce qui avait été pour elle jusqu'alors l'objet des plus graves méditations.

Les pères avaient été trop longtemps courbés sous le joug inexorable des réalités pour que ces dures expériences n'apprissent à leurs descendants à se connaître. C'est avec une assurance hardie que les SOPHISTES poussent le cri de ralliement : « Ne t'en laisse pas imposer! » et qu'ils exposent leur doctrine : « Use en toute occasion de ton intelligence, de la finesse, de l'ingéniosité de ton esprit; c'est grâce à une intelligence solide et bien exercée qu'on y assure le meilleur sort, la plus belle vie. »Ils reconnaissent donc dans l'esprit la véritable arme de l'homme contre le monde; c'est ce qui leur fait tant priser la souplesse dialectique, l'adresse oratoire, l'art de la controverse. Ils proclament qu'il faut en toute

Beschreibung für Leser

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